Depuis le retour de Laurent Gbagbo, ancien Président de la République, le 17 juin 2021, il est devenu peu bavard. A quelques heures de la rencontre entre des deux protagonistes de la crise post-électorale de 2011 qui a occasionné plus de 3000 morts, Issiaka Diaby, Président du Collectif des victimes en Côte d'Ivoire (CVCI) est monté aujourd'hui au créneau.
Au cours d'une cérémonie organisée dans le carré des martyrs au cimetière municipal de Williamsville en mémoire des victimes, Issiaka Diaby s'est confié à la presse. Il a affirmé que la rencontre entre Gbagbo et Ouattara est «un acte de défiance à l'égard des victimes ».
Le Président du CVCI, cette rencontre est un épiphénomène pour les victimes et il a invité la CPI à faire une réforme totale de sa façon de faire ses enquêtes.
Issiaka Diaby reste enfin convaincu que la rencontre entre l'ancien Président de la République et l'actuel locataire du Palais présidentiel ne peut réconcilier les populations. Selon lui, les victimes estiment quelles ne «peuvent pas faire le sacrifice d'accepter de vivre au nom de la réconciliation avec leurs bourreaux qui sont rentrés ».
« La rencontre Gbagbo-Ouattara est encore un acte de défiance à l'égard des victimes. Un acte réfractaire au droits fondamentaux des victimes. un acte contraire à la loi. Nous estimons que la réconciliation ne peut pas se résumer à la rencontre de deux citoyens pour aller à la réconciliation, il faut la vérité, il faut la justice, il faut la prise en compte de l'ensemble des victimes en Côte d'Ivoire. C'est ça la véritable réconciliation. La place de Laurent Gbagbo y compris d'autres auteurs de crimes, c'est en marge de la société. Laurent Gbagbo et d'autres personnes ont fait du tort à la société. Ils doivent vivre en marge de celle-ci en fonction des lois que nous nous sommes données à l'assemblée nationale. Ces lois doivent s'appliquer et c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui pour dénoncer également l'exécution sélective des décisions de justice en Côte d'Ivoire. La loi s'applique en Côte d'Ivoire de façon sélective. Pour nous cette rencontre Ouattara-Gbagbo est un épiphénomène. On nous sert du réchauffé. Depuis toujours, les autorités ivoiriennes ont estimé que c'est le culte de la personnalité qui doit faire la réconciliation contrairement au Rwanda où il a été question de la situation des victimes. Aujourd'hui depuis 30 années maintenant
en Côte d'Ivoire, personne n'a été inquiété par les outils de justice répressive. Et notamment à la CPI, une institution à laquelle nous avons fait confiance et qui se révèle aujourd'hui être un géant aux pieds d'argile. Nous appelons la CPI à une réforme totale de sa façon de faire les enquêtes, de sa manière de sélectionner les témoins, de sa manière de lancer les mandats et de les exécuter. Aujourd'hui, nous sommes entrain de façon citoyenne d'envoyer des signaux à la CPI que les victimes sont entrain de mettre la stratégie en place pour boycotter l'ensemble de leurs actions en Côte d'Ivoire. Les victimes estiment quelles ne peuvent pas faire le sacrifice d'accepter de vivre au nom de la réconciliation avec leurs bourreaux qui sont rentrés ».
Wassimagnon
source koaci