Faits divers 2025-09-21 Vues 549 fois

KUSH : La nouvelle drogue, possiblement à base d’os humains, qui ravage la jeunesse ouest-africaine



KUSH : La nouvelle drogue, possiblement à base d’os humains, qui ravage la jeunesse ouest-africaine

Le kush, cette drogue aux effets particulièrement sévères, représente aujourd’hui un véritable tournant critique dans la lutte contre la toxicomanie en Afrique de l’Ouest. Sa diffusion rapide en Sierra Leone, mais aussi dans des pays voisins comme la Guinée et le Libéria, met en évidence à quel point les frontières poreuses et les trafics transfrontaliers facilitent l’expansion d’un phénomène devenu alarmant. Ce n’est pas seulement une question de consommation individuelle : il s’agit d’une crise sanitaire, sociale et sécuritaire qui menace la stabilité des communautés et la santé publique à grande échelle. Le faible coût du kush et son extrême dangerosité en font une drogue particulièrement attrayante pour les jeunes, mais dévastatrice pour leurs perspectives d’avenir.

Composition et origines inquiétantes du kush

La singularité du kush réside dans sa composition, qui combine des substances légales, illégales et hautement toxiques. Le cannabis, cultivé localement, sert de base. Mais c’est l’ajout d’opioïdes puissants comme le fentanyl et le tramadol qui en font une drogue redoutable. Le fentanyl, fabriqué dans des laboratoires clandestins, notamment en Chine, est cent fois plus puissant que la morphine. Quelques milligrammes suffisent pour provoquer une overdose. Le tramadol, quoique moins puissant, est tout aussi addictif et circule massivement en Afrique, où il est détourné de son usage médical.

À cela s’ajoute le formaldéhyde, utilisé normalement comme désinfectant ou pour la conservation des cadavres, mais qui, inhalé, provoque des hallucinations et des atteintes graves au cerveau et aux poumons. Ce mélange dangereux fait du kush un produit imprévisible : chaque dose peut contenir des concentrations variables, rendant les risques de surdose et de séquelles encore plus élevés.

Un élément encore plus macabre s’ajoute à cette liste : la rumeur persistante de l’utilisation d’os humains broyés. Même si cela n’a pas été confirmé scientifiquement, l’idée que des pilleurs de tombes alimenteraient ce marché choque profondément. Certains avancent que le soufre contenu dans les os pourrait avoir un effet euphorisant, d’autres supposent que les os de personnes ayant consommé des opioïdes pourraient contenir des résidus actifs. Quoi qu’il en soit, cette pratique, réelle ou fantasmée, contribue à l’aura terrifiante du kush et accentue la dimension criminelle et immorale de son commerce.

Conséquences dramatiques pour les individus et la société

Les effets du kush sur les consommateurs sont dévastateurs. Les usagers se retrouvent dans un état catatonique, totalement déconnectés de leur environnement. Ils marchent en dormant, s’effondrent soudainement, se blessent en tombant ou s’exposent à des dangers mortels, comme traverser une route en pleine circulation. Les opioïdes contenus dans la drogue favorisent la sédation profonde et l’arrêt respiratoire, tandis que le formaldéhyde accentue la confusion mentale et peut déclencher des comportements violents ou autodestructeurs.

Sur le plan médical, les hôpitaux, déjà sous-équipés et débordés, sont incapables de faire face à l’afflux de patients dépendants. Selon certaines estimations, le kush tue chaque semaine une douzaine de personnes en Sierra Leone et en envoie des milliers d’autres aux urgences. La dépendance se développe très rapidement, et beaucoup sombrent dans un cycle infernal où chaque dose les rapproche un peu plus de la mort.

Les conséquences sociales et économiques sont tout aussi lourdes. Les jeunes, qui devraient constituer la force de travail et l’avenir du pays, sont de plus en plus nombreux à être marginalisés par la dépendance. Pour financer leur consommation, certains se tournent vers la criminalité ou la prostitution, alimentant ainsi l’insécurité et l’instabilité. Les familles, quant à elles, s’effondrent sous le poids de la stigmatisation, des violences domestiques et des pertes humaines. Le tissu social déjà fragile se déchire davantage, et l’économie locale souffre du manque de main-d’œuvre productive.

Les réponses envisagées face au fléau

Face à cette crise, les autorités et les experts en santé publique sont confrontés à un dilemme. La répression pure et simple s’avère peu efficace, car elle ne fait que pousser le trafic à se réorganiser. Certains pays, comme la Sierra Leone, réfléchissent à la décriminalisation de l’usage, afin de réduire la stigmatisation et d’ouvrir la voie à des traitements adaptés. Mais cette stratégie se heurte à un manque criant de moyens financiers, de centres de désintoxication et de personnel formé.

Michael Cole, professeur à l’Université Anglia Ruskin, insiste sur le fait que la législation seule ne suffit pas : sans soutien social et économique, la majorité des usagers rechute après une cure. Une réponse efficace devrait donc combiner plusieurs volets :

Un renforcement législatif pour contrôler l’importation et la distribution des substances entrant dans la composition du kush.

Des investissements dans la santé publique, avec la création de centres spécialisés de désintoxication et de réinsertion.

Des alternatives économiques, offrant aux jeunes des perspectives d’emploi et aux anciens consommateurs un moyen de se reconstruire.

Une coopération internationale, car la chaîne d’approvisionnement du kush dépasse largement les frontières nationales, reliant l’Afrique de l’Ouest à l’Asie via des réseaux criminels globaux.

Un enjeu international et intergénérationnel

La crise du kush ne concerne pas seulement la Sierra Leone ou ses voisins. Elle met en lumière la vulnérabilité de toute une région face aux drogues de synthèse et à l’économie criminelle mondialisée. Si rien n’est fait, cette épidémie pourrait s’étendre à d’autres pays africains, aggravant encore la situation sanitaire et sécuritaire du continent.

Il s’agit aussi d’une question intergénérationnelle : la jeunesse africaine, pourtant considérée comme l’un des plus grands atouts démographiques du continent, est menacée par une drogue qui détruit les corps, les esprits et les perspectives d’avenir. La lutte contre le kush exige donc une réponse rapide, coordonnée et durable, qui allie prévention, traitement, répression ciblée et alternatives économiques viables.

Le kush, par sa dangerosité extrême et ses ramifications transnationales, n’est pas seulement une drogue parmi d’autres : il est le symbole d’une urgence sanitaire et sociale qui pourrait redéfinir les priorités de la lutte mondiale contre la toxicomanie.




Playlist

HTML5 Audio Player with Playlist

Nous contacter

Tel : (+225) 47 73 13 67

E-mail : empruntprodnews@gmail.com

Emprunt mix 2020, All Rights Reserved WEB ELEPHANT